Concernant la démarche globale et l’environnement de travail, l’Atelier de Reliure n’a pas de certification qualité. Il est labellisé « Entreprise du Patrimoine Vivant » depuis 2010. Ce label n’est pas une certification normalisée mais met en valeur des entreprises ayant des savoirs et des savoir-faire rares et précieux, ainsi qu’une démarche qualitative relative à la préservation du patrimoine. L’atelier est trop petit pour pouvoir entreprendre une réflexion aussi complexe, longue et onéreuse qu’une certification de type ISO 9706 ou ISO 14001. Nous sommes néanmoins toujours en recherche et en questionnement concernant l’impact de notre entreprise et de son activité.
En interne
Conditions de travail : l’intervention de « l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail » nous a permis début 2010 de faire intervenir un ergonome dans l’atelier, et ainsi d’améliorer nos conditions de travail aux niveaux de la qualité de l’éclairage, des positions de travail, des circulations dans l’atelier et des manutentions liées à notre activité.
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- Implication et intéressement du personnel par la diversité des travaux exécutés, implication de chacun dans le développement et le fonctionnement de l’atelier sous tous ses aspects (techniques, relationnels, économiques et administratifs).
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- Formations extérieures financées par le biais des OPCA ; une formation en « dorure soignée » a été suivie en 2008 et une en « dorure sur tranche » en 2013.
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- Formations en interne organisées par l’atelier pour faciliter la transmission du savoir ; une formation de 2 jours sur les « colles et adhésifs » a été organisée début 2009 et une autre formation concernant « la reliure janséniste » a été faite fin 2009, sur 9 demi journées.
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- Groupe de recherche avec plusieurs restaurateurs autour de la structure des reliures du XVII et XVIII° siècle, depuis 2018, avec la Bibliothèque de l’Arsenal à Paris.
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- Journées d’études sur les cuirs anciens et élaboration d’un cahier des charges pour fabriquer des cuirs anciens en 2023 avec la Tannerie Alran.
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- En matière d’environnement enfin, où le souci économique primant, nous travaillons selon le principe que le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit ; en utilisant par exemple des cartouches d’encres écologiques ou en utilisant le papier sur ses deux faces, pour l’impression des documents administratifs internes.
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- Aide aux modes de déplacement doux avec la prise en charge des frais de transports en commun ou l’entretien des vélos.
Et vers l’extérieur
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- Les déchets générés par notre production sont soit recyclés dans le tri sélectif communal ou portés en déchetterie, soit pour les chutes « utilisables » (papiers, cuirs, cartons), données à un centre spécialisé. Une question importante concerne cependant la gestion de l’eau utilisée pour les lavages ; en effet le lavage/désacidification des papiers se fait par bains successifs très gourmands en eau, ce qui implique que la décision de laver un document, voir de le désacidifier, donc d’effectuer un bain de rinçage après la désacidification n’est pas anodine, tant pour le document que pour l’environnement.
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- Le rapport avec nos fournisseurs : l’un des principaux problèmes de notre activité est de trouver des matériaux neutres, de bonne qualité, répondant aux principes de conservation, dont la fabrication n’a pas eu d’impact important sur l’environnement (ex : papier en pâte recyclée ISO 14001 et permanent conforme à la norme ISO 9706). Cependant les normes préventives de restauration peuvent avoir un effet positif sur la fabrication des matières premières ; plus un papier est neutre et pérenne, moins on aura utilisé de chlore ou de produit chimique polluant, mais plus on utilisera d’eau pour le rinçage. Certains de nos papiers sont des papiers répondant aux deux normes.
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- Dans le domaine du transport des matières premières ; nous essayons, autant que possible, de privilégier l’achat de matériel fabriqué à proximité plutôt que loin et moins cher de quelques euros, encore faut-il trouver le bon produit… Notre démarche écologique est enfin liée à une diminution des coûts par rapport à la fréquence des commandes de matières premières ; nous nous efforçons de ne passer qu’une commande par an chez certains de nos fournisseurs malgré l’avance de trésorerie que cela implique.
Bien sûr, beaucoup de choses restent à trouver pour améliorer notre bilan écologique (et notamment compostage des résidus de colles « naturelles », type d’énergies utilisées, mise en place d’une charte qualité de service auprès de nos clients, qualité des matières premières…), mais nous essayons dans notre pratique d’avoir une démarche intelligente, réfléchie et quotidienne.